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L’Etat empêchera-t-il les échouages massifs de dauphins cet hiver ?
Publié le 29 novembre 2018
Chaque hiver, des milliers de dauphins sont capturés dans des filets de pêche. Le principal responsable ? Les pêches non sélectives, dont la pêche au bar au chalut pélagique. Après avoir dénoncé à plusieurs reprises les échouages de dauphins sur la côte Atlantique, France Nature Environnement demande au gouvernement d’agir avant qu’il ne soit trop tard : il faut impérativement suspendre la pêche au bar au chalut pélagique pendant cette période, censée démarrer le premier décembre, avant de nouvelles captures mortelles de dauphins.
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Crédit photo : Archive CRMM
Des pratiques de pêche néfastes, identifiées, provoquant chaque année une hécatombe
Chaque année, près d’un millier de carcasses de dauphins viennent s’échouer sur les côtes françaises. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg… puisque la plupart des dépouilles coulent simplement au fond de l’océan. Parmi les carcasses échouées, 90% portent des traces de capture par des engins de pêche[1]. La cause est bien identifiée : de nombreux dauphins sont capturés lors de la pêche au bar, notamment par des chalutiers pélagiques[2], autorisés à pêcher de décembre à janvier. Les dauphins et les bars se nourrissant des mêmes poissons, ils se retrouvent concentrés au même endroit, et sont donc pêchés en même temps. Ces captures sont également le résultat de méthodes de pêche non sélectives (la pêche au chalut pélagique, mais aussi les pêches au filet maillant fixe par exemple). Pourtant, des méthodes de pêche sélectives existent, comme la pêche à la ligne (bar de ligne), qui devrait être la seule autorisée pendant cette période de reproduction du bar.Une urgence : suspendre la pêche au bar au chalut pélagique en période de reproduction
Face à ce constat, le gouvernement ne peut pas rester passif. Il n’est pas trop tard pour éviter l’hécatombe de cet hiver : les associations du mouvement France Nature Environnement demandent la suspension immédiate de la pêche au bar pratiquée par des chalutiers pélagiques, censée démarrer le 1er décembre. L’objectif est double : protéger les dauphins des captures et assurer la pérennité du bar. Car en s’intéressant à la pêche au bar par des chalutiers pélagiques, on s’aperçoit qu’en plus des captures de dauphins, elle a un impact direct sur le stock de bars adultes, en déclin depuis 2010[3]. En effet, l’hiver est également la période de reproduction de ce poisson. Comment peut-on le préserver si on l’empêche de se reproduire ?Face au silence de l’Etat, un fort besoin de transparence
Alors que le Dauphin commun est une espèce protégée par la loi[6]. Un échec en partie dû à un manque d’information et de transparence de la part de l’Etat. France Nature Environnement demande donc :- La suspension immédiate de la pêche au bar pratiquée par des chalutiers pélagiques pour cette saison.
- Un accès au rapport que la France doit fournir à l’Union Européenne chaque année sur les captures de dauphins[7]. Il s’agit d’un document administratif auquel l’accès est normalement autorisé, mais cette demande est jusqu’alors restée sans réponse.
- Une place dans le groupe de travail sur les captures de dauphins des Ministères de l’Agriculture et de l’Alimentation, et de la Transition Ecologique et Solidaire. La société civile n’y est pas représentée actuellement.
- La désignation d’un organisme compétent et indépendant, chargé d’analyser les dauphins capturés déclarés par les pêcheurs.
- La mise en place ou la reprise de programmes de recherche sur les Dauphins communs (pérennité de l’espèce, causes de mortalité). Un renforcement des connaissances est nécessaire.