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Surf Park à St Père en Retz : une consommation inacceptable de terres agricoles

Approuvé par les élus de la communauté de communes Sud-Estuaire fin décembre, le plan local d’urbanisme de Saint-Père-en-Retz prévoit la disparition de terres agricoles au profit d’un projet de « Surf Park » visant à la pratique du surf dans un environnement artificiel. Ce faisant, les élus valident une consommation d’espaces qui n’est pas compatible avec les objectifs de maîtrise de l’artificialisation des sols fixés par le SCOT du Pays de Retz. Les associations de protection de l’environnement, FNE Pays de la Loire, Bretagne-Vivante et la LPO 44, demandent le retrait de la délibération.

Un projet de Surf Park à l’intérêt discutable

Les élus de Saint-Père-en-Retz souhaitent favoriser la réalisation d’un projet de « Surf Park » : un bassin géant dédié à la pratique du surf moyennant la génération de vagues artificielles. Un projet qui, à moins de 10 km de l’océan et de ses vagues « naturelles », ne manque pas d’interroger quant à sa pertinence. Pourtant, outre la consommation d’eau qu’il générera dans un département touché chaque année par des restrictions d’eau, ce projet doit prélever 8 hectares de terres agricoles. « Ces terres font l’objet d’un classement en espace agricole pérenne dans le schéma de cohérence territoriale (SCOT) du Pays de Retz » expose Guy Bourles, président de la LPO 44. « Leur destruction ne sera pas compensée par le retour à l’état naturel ou agricole de parcelles artificialisées ».

Une consommation d’espaces agricoles excessive

Le SCOT du Pays de Retz, approuvé en 2013, fixe des objectifs de maîtrise de l’urbanisation pour freiner la forte progression de l’artificialisation des sols constatée au cours des précédentes décennies. Ce document impose une diminution de 10% de cette consommation par les zones d’activités. « Cumulées, les différentes zones d’activités prévues par le PLU de Saint-Père-en-Retz dépassent le plafond prévu par le SCOT pour la communauté de  communes Sud-Estuaire » explique Gwénola Kervingant, présidente de Bretagne Vivante. Bien qu’en progrès par rapport au PLU qu’il remplace, le nouveau PLU de Saint-Père-en-Retz ne modère toutefois pas suffisamment la consommation d’espace, ce qu’avaient d’ailleurs relevé les services de l’État.

Un recours gracieux pour revoir à la baisse les projets de zones d’activités

Devant cet irrespect des objectifs essentiels de maîtrise de l’artificialisation des sols, les associations de protection de la nature* ont adressé au président de la communauté Sud-Estuaire un recours gracieux. « Nous demandons le retrait de la délibération ayant approuvé le PLU afin de revoir la politique d’ouverture à urbanisation de plusieurs zones d’activités » indique Jean-Christophe Gavallet, président de FNE Pays de la Loire. « Nous serons par ailleurs très attentifs aux phases ultérieures d’autorisation du projet de Surf Park, si ce projet devait être maintenu ».

* FNE Pays de la Loire, Bretagne Vivante et la LPO 44